Ce qu’il faut savoir pour commencer
Tout d’abord, il faut différencier les champignons en 2 grandes familles. Les champignons de discoloration (lignicoles) qui causent des désordres esthétiques, et les champignons de pourriture (lignivores) qui causent des désordres stucturels.
Nous allons nous concentrer sur les champignons lignivores, les plus problématiques pour le bâti.
Les champignons lignivores se divisent en 3 groupes.
Les champignons lignivores de pourriture cubique.
Les champignons lignivores de pourriture fibreuse.
Les champignons lignivores de pourriture molle.
Face à une contamination de champignons, nos techniciens commencent par regarder le bois touché pour déterminer le type de pourriture. Cette étape est primordiale pour choisir le traitement adéquat.
Il faut prendre avec sérieux une contamination ne serait-ce-que petite. Que les champignons lignivores se nourrissent de la lignine et/ou de la cellulose, au final les bois perdent leurs propriétés mécaniques et donc leur qualité structurelle dans un bâti.
La pourriture cubique
Besoin d’humidité entre 20 et 50%.
Pourriture de couleur brune (se nourrit de la cellulose).
un pas des cubes au-dessus de 5 cm.
Une attaque dans toute l’épaisseur des pièces de bois.
Dans les champignons lignivores de pourriture cubique nous retrouvons :
Le coniophore des caves « Coniophora puteana«
Le coniophore des caves est un cousin des mérules. Il se nourrit de la cellulose présente dans le bois. Il est souvent confondu avec la mérule à cause de son aspect. Il se développe dans des zones à au moins 40% d’humidité et son attaque est moins puissante que la mérule. Il ne possède pas la faculté comme la mérule de transporter l’eau grâce à ses cordons mycéliens.
Les mérules
Il n’existe pas qu’un type de mérule mais au moins 5 (mérule pleureuse, mérule mince, petite mérule, mérule molle, mérule épineuse).
La mérule pleureuse « serpula lacrymans » est la plus célèbre. Particulièrement destructrice, la mérule se répand très rapidement et peut croître jusqu’à 4mm par jour. Elle peut commencer son action destructrice à partir d’une humidité du bois de 20-22%.
Grâce à ses ramifications (syrrotes), la mérule peut se développer à travers les joints des maçonneries sur plusieurs mètres pour trouver de l’eau.
La pourriture fibreuse
Besoin d’humidité supérieur à 40%.
Pourriture de couleur claire, se nourrit de la lignine.
Croissance lente.
Dans les champignons lignivores de pourriture fibreuse nous retrouvons :
Le polypore des caves « Donkioporia expansa«
Le mycélium se présente sous forme d’amas blanc feutré qui jaunit et devient brunâtre en vieillissant. Le polypore des caves s’attaque principalement aux feuillus, il décompose plus rapidement le duramen que l’aubier.
La pourriture molle
Besoin d’humidité supérieur à 60%.
Pourriture de surface et noirâtre.
La pourriture molle se développe lorsque le bois est gorgé d’eau. Les bois résineux comme feuillus sont susceptibles de se faire attaquer. En dégradant la cellulose, le bois est très sombre en surface. Les cubes sont petits (de l’ordre de 1cm).
Les Chaetomium et Trichoderma sont des champignons à l’origine de ce type de désordre.
Chaque situation nécessite un diagnostic précis permettant ensuite de faire le choix du traitement de bois le plus adapté. Il est à noter que les opérations de préparation et traitement sont indissociables les unes des autres de façon à garantir un résultat optimum.
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